Goguettes en Stock

– C’est quoi une goguette ?
– Tu prends une chanson,
– Ouais…
– Tu gardes la musique,
– Ouais…
– Tu vires les paroles,
– Ouais…
– Tu écris tes propres paroles à la place,
– Ouais…
– Et tu la chantes !
– Ah mais c’est une goguette en fait !

Des coups d’gueule, des coups d’cœur, qu’ils traitent de l’actualité internationale, nationale, locale ou même intime !

____________ Août 2021 ____________

Manu rêva
Goguette de Corinne & René sur l’air de Manureva de Alain Chamfort.

Manu Manu rêva.
D’où viens tu Manu toi qui rêva
De la Suisse ou de la banque Axa
Nos retraites tu ne les auras pas. BASTA !!!

D’où viens tu Manu toi qui rêva.
Que veux tu Manu toi qui rêva
Des jours et des jours tu mentiras
Mais jamais tu ne nous convaincras. BASTA !!!!!

As tu oublié tes promesses auprès de Gaïa ?
Egocentrique Manu rêva.
Entends tu les gilets jaunes aux ronds points de combat ?
Que dis tu toi qui régna, a-ah !!!
Dans les palaces des grands magnats a-ah !!!

Au pouvoir Manu, Manu rêva.
D’où viens tu Manu toi qui rêvas ?
De la Suisse ou de la banque Axa ?
Nos retraites tu ne les auras pas. BASTA !!!

Tu vas partir Oh Manu s’en va , a-a-a , a-a-a, a-a-a
A la dérive Manu rêva. BASTA !!!

As tu aperçu les torches rouges de combat.
Egocentrique Manu rêva
Aurais tu capitulé aux dictat’ des GAFA ?
Que vois tu toi qui reigna ? a-ah !!!
Dans les palaces des grands magnats ? a-ah !

Où es tu Manu, Manu rêva a-a-a , a-a-a, a-a-a
Porté disparu Manu rêva.
Des jours et des jours tu dérivas a-a-a, a-a-a, a-a-a
En même temps jamais tu n’y’arriveras. BASTA !!!

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3 murs et une bâche
Goguette d’Angélique sur l’air de Quatre murs et un toit de Bénabar

Une grange vague, de vagues clôtures,
3 hommes divaguent sur le café futur.
« On rachète la licence, ce bistrot s’ra le nôtre ».
« Et celui d’tous les gens » corrige Patricio.
Les rideaux sont cousus, le bar est monté,
ça sent l’ricard et le joint et les délires tous neufs.
Le ricard et le joint et les délires tous neufs.

« J’ai une idée les gars, apérote Didier,
si on proj’tait un film sur le mur du café ?
Et puis j’connais du monde qui pourrait s’en charger,
Jacques Cambra et Sylvain sont très motivés.
Un mec cherche de l’aide pour porter son piano,
on pourrait mine de rien… l’emprunter un peu ! »
On pourrait mine de rien l’emprunter un peu.

Le 22 est dev’nu une tradition et le film muet une institution.
Du kayak dans les rues, sur l’fronton un pendu,
à Anères « impossible » n’est plus.
Il manque toujours un mur, une porte d’entrée,
mais l’accueil est bien là, quelle que soit ta dégaine.
L’accueil est bien là, quelle que soit ta dégaine.

Puis d’étranges chanteurs un jour ont débarqué,
tous venus du Limo., appelés goguettiers.
Bien vite embrigadés dans la couleur locale,
ils finirent par monter un 2e festival.
Les voisins les maudirent, les cochons les bénirent,
la Neste devint un nouveau Saint-Tropez.
La Neste devint un nouveau Saint-Tropez.

Cette maison est en vente, à la bonne heure !
Je suis, je me présente, SCI Pour le bonheur.
Je dois vous prévenir si vous voulez l’acheter,
je préfère vous le dire ce café est hanté.
Ne souriez pas Madame, n’ayez crainte Monsieur,
c’est hanté c’est vrai mais de gentils fantômes.
De 23 ans de rire, de danse et de musique,
de chant et de théâtre et de copieux gueul’tons.
« Finis ta goguette ! », « Elle est trop lourde cette poubelle ! »,
« Laisse tranquille la bière ! », « Les amis à table ! »

Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?

_________________________

C’est assez
Goguette de Johelia sur l’air de « Quand Jimmy dit » de Patricia Kass

Ils ont brisé les codes
de la hiérarchisation
Ils ont quitté leurs jobs
Mais sans faire de démission
Depuis le temps qu’ils rament
sous une direction infâme
Maintenant sans état d’âme
sont prêts à sortir la lame

Ils se sont tous barrés
mais non pas par abandon
ont monté des dossiers,
vu les médecins, l’inspection Y en a une c’est l’burn out, un autre en reconversion une 3ème sera inapte le dernier en dépression

Quand ils disaient ‘C’est assez !’
Personne n’écoutait,
tout le monde s’en foutait
Le business n’a pas l’temps d’s’attarder
Quand ils disaient ‘Arrêtez !’
Comme un coup de klaxon
On les ignorait
Le fric passe bien avant les personnes


Ils ont tout balancé,
garder les mails, tout traçage
Remuer la CGT et le CSE trop sage
Tous les arrêts prolongés
ont permis le désamorçage
La bombe elle va exploser
pour l’heureux catapultage

Les médecins, psychologues,
et l’avocate du travail
Les collègues peu commodes
maintenant donnent des détails
Il faut du temps de prépa,
l’énergie de la bataille
Et quand bien même t’es à plat
Ne pas montrer ses failles

Depuis qu’ils ont dénoncé, ont tout balancé,
sans rien oublier
Y avait des témoignages qui pleuvaient
Depuis qu’ils ont menacé
d’aller aux Prud’hommes
y a comme qui dirait,
un contre pouvoir qui les assomme


SOLO GUITARE

Ils ont brisé les codes
de la hiérarchisation
Ils ont quitté leurs jobs
Mais sans faire de démission
Depuis le temps qu’ils rament
sous une direction infâme
Maintenant sans crier gare
ils dégainent leurs armes

C’est parc’qu’ils étaient soudés
Un poil énervés
Bien organisés
Que cette manche, ils ont pu l’emporter

Allez, on va continuer
Il faut qu’on résonne
Fini d’se plier
La solidarité ça fonctionne

Si t’es fatigué-e de bosser
pour des enfoirés
Il y a des leviers
Je t’invite à bien te renseigner

Allez, on va continuer
Il faut qu’ça détonne !
On va s’relever
J’entends déjà les voix qui résonnent

_________________________

On vous dit…
Goguette de Marion sur l’air du“Zizi”de Pierre Perret

Vivre en société peut être complexe oké oké
Entre gens concaves et gens convexes oké oké
Il parait assez honnête
D’établir des règlounettes
Pour que toustes bénéficient
D’une oxygène de vie
Malencontreus’ment cette logique
A rencontré le systématique
Et un peu partout dans le décors oké oké
Que ce soit pour nos têtes, pour nos corps oké oké
Du p’tit matin au grand soir
Du landeau jusqu’au mouroir
Ca nous dit qu’on a le droit de bien faire nos devoirs
Tout du long l’existence s’enlumine
D’injonctions plus ou moins anodines

Tout tout tout, vous ferez tout comme on vous dit
Tu dois, il faut, au pas, au trot
Ou peu ou proue, tend l’autre joue
C’est défendu, pas bien, exclu
C’est obligé et tu te tais
Tout tout tout tout, vous ferez tout comme on vous dit

On vous dit qu’il faut sauver l’honneur oké oké
Faire du sport au moins une demi-heure oké oké
Ne pas s’mettre ses doigts dans l’pif
Travailler, être productif
Changer le joint de culasse
Etre bon élève en classe
Pas pleurer ni montrer ses faiblesses
S’reproduire pour le bien de l’espèce
Manger cinq fruits et légumes par jour oké oké
Ne pas bloquer les issues d’secours oké oké
Tu vas trier tes dechets
Et tu contiendras tes pets
C’est la dernière sommation
Avant la punition
Ça s’écrit avec une majuscule
Il faut le numéro-matricule

Tout tout tout, vous ferez tout comme on vous dit
Tu dois, il faut, au pas, au trot
Ou peu ou proue, tend l’autre joue
C’est défendu, pas bien, exclu
C’est obligé et tu te tais
Tout tout tout tout, vous ferez tout ce comme on vous dit

On vous dit “Mange donc de la presure” oké oké
Ne sors pas avec cette échancrure oké oké
Paye tes impôts sans retard
Allume tes feux de brouillard
Et puis quand il y en a marre
Eh bien y a Malabar
Après 22h tout l’monde au lit-i-i
Dis donc, ce n’est pas Versailles ici -i -i
N’oubliez pas la fête des mères oké oké
Et prenez-en plus, c’est moins cher oké oké
Cesse de te faire du mouron
Appuie sur le champignon
Pas de goguettes réchauffées
Souffler n’est pas jouer
Certains commandements ont du sens
Mais d’autres méritent résistance

Tout tout tout, ferons-nous tout comme on nous dit ?
J’crois pas, c’est chaud, c’est mort, c’est faux
Très peu pour nous, tant pis, j’m’en fous
C’est entendu mais pas ret’nu
A discuter, comme il te plaît
Tout tout tout tout, on n’f’ra pas tout comme on nous dit

____________ Août 2020 ____________

Que je sème…
Goguette de J-Lou sur l’air de “Que je t’aimes”
de Johnny H.

Quand les chevaux s’emballent,
Quand les bœufs s’font la malle,
Quand la mule détale,
V’la qu’arrive le gas-oil…

Par chance, le syndicat,
La Coopé, la CUMA,
S’occupent bien de moi
Et décid’ de mes choix… ah !

Que je sème x 3
Que je sème x 3

Y’a fallu m’décider
Et même trancher dans l’heure,
Quelle opportunité,
Ce monstrueux tracteur !

Y’a fallu emprunter
Y’a fallu m’endetter,
Pour des dizaines d’années,
Me voilà prisonnier… eh’

…………………………………….

Quand vient l’heure des semis
Pas besoin d’référence,
Le syndicat m’a dit :
« Y’a qu’un typ’ de semences… »

Et tant mieux s’il essaime :
Y’aura plus de problème,
Y’aura qu’des OGM,
Tout du pareil au mêm’… em’

Que j’essaime, que j’essaime…

Les années ont passé,
Fem’ enfants s’sont barrés
J’suis toujours endetté
J’ai l’tracteur à payer…

Aujourd’hui fera date,
Vient d’me dire mon médecin :
« A cause du glyphosate,
Pas sûr qu’tu boss’ demain »… hein’

Exanthème, Enanthème, Emphysème
(parlé) Chrysanthème

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Goguette de Zacharie
Sur l’air de “Cendrillon” de Téléphone

Gaétan pour ses vingt ans
Chante vraiment tout le temps
Ses cordes vocales, lui disent souvent
Laisse nous tranquille maintenant
Il oublie le chant
Dans sa tête c’est maint’nant
Pour ne pas sentir que sa gorge le serre
Il fonce au bar, et d’mande un verre
Il boit, une tisane au gingembre
Il boit, une tisane au gingembre

Gaétan pour ses trente ans
Tous les jours ne pense qu’au chant
Ses cordes vocales ont foutu l’camp
Au fond du larynx disent nan
Il sait bien qu’elle l’attend
En arrière cuisine c’est urgent
Il recommence à boire
Cette substance hilare
Sa voix s’en va puis il se barre
Il fonce, s’élance, et d’mande à boire
Il boit, une tisane au gingembre
Il boit, une tisane au gingembre

Dix verres de ce jus ont suffi
A lui donner de l’énergétie
Il est acro, son cœur le dit
Elle s’approche la tachycardie
Il ne mange plus
Ne boit que du gingembre
Mais il chante, toujours en trance
Sa voix s’égare , il s’en balance
Elle part
Ça y’est sa voix se barre

Ô gingembre, qui est si bon
Es-tu vraiment la solution ?
Car si dans ma gorge, y’a des épines
Il vaut mieux que j’prenne de lysopaïn

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Je ne suis pas anarchiste
Goguette de Jean-Michel sur l’air de “Je ne suis pas parisienne”
de Marie-Paule Belle

Lorsque je suis arrivé au café d’Anères
Z’étaient tous anarchistes ou révolutionnairess
Moi j’aimais Pompidou et j’étais giscardien
Bien sûr ça les laissait perplexes
Je suis pas assez à gauche, ça me vexe

Je ne suis pas anarchiste
Ca m’rend triste (bis)
Je ne suis pas anarcho
C’est pas d’pot (bis)
Je ne suis pas Ravachol
C’est pas d’bol (bis)
J’suis pas d’la bande à Proudhon
Ça c’est con ça c’est con
Je ne lis pas Bakounine
Ca me mine ça me mine
J’brandis pas le drapeau noir
Désespoir désespoir
J’défile pas chez les Black-block
C’est pas rock c’est pas rock
Je ne suis pas antiflic
C’est pas chic c’est pas chic
Je déteste les lacrymos
C’est idiot c’est idiot

Bientôt j’ai fait connaissance de potes à Kerouac
A Thoreau Martin Luther King qui m’ont dit : « Brother
Be happy Peace and Love du fond de not’combi »
Comme je n’avais aucun complexe
Ils m’ont fait lire tout Gandhi, dans le texte

Maintenant j’vis en Lozère
C’est désert c’est désert
Je mange plus que du boulgour
Ça me bourre ça me bourre
J’ai brûlé le Capital
C’est fatal c’est fatal
Je fais plus mon Ravachol
J’batifole j’batifole
J’explore le Kama-Sutra
c’est extra c’est extra
Ça m’débloque les chakras
J’adore ça j’adore ça
J’suis pote avec Gandhi
Paradis Paradis
Je dénonce la violence
Quelle démence quelle démence
Et loin de la pollution,
Je vais tondre mes moutons,
Et loin de la pollution,
Je vais tondre mes moutons,
Sans craindre le Gandhira-t-on
Gandhira-t-on Gandhira-t-on Gandhira-t-on

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Désarme
Goguette d’Inés sur l’air de « Des armes »
poème de Léo Ferré, musique Bertrand Cantat

Désarme, enseigne, agrémente
De mots inusités juste pour le plaisir
Et puis d’absurdités parfois pour contenir
L’autre, dont la vie est adolescente

Désarme, interdit de taire
Des mots qu’il faut crier pour éviter les larmes
Dans le jeu, sans la peur, fais de l’art du drame
Un souffle, une liberté ou un nouveau repère

Désarme, déterre l’armistice
Où ronronnent endormis tous ceux qui les éduquent
Médias, parents, réseaux et principes caduques
Ose : fracture la belle armure lisse

Désarme, et brandis tes erreurs
Que jamais on ne puisse te mettre en piédestal
Qu’ils comprennent au plus vite qu’il n’y a pas d’idéal
Mais juste des principes qui guérissent les peurs

Désarme, et ouvre-toi toujours
Montre que le salut peut être l’écriture
Montre que de s’ouvrir ça ouvre les blessures
Mais que ça laisse entrer la poésie et même l’amour

Désarme, fais qu’ils repèrent le charme
Des faux prophètes dont les tentacules guettent
Briseurs d’espoir ou militenteurs obsolètes
Dans les discours cachés…
Il faut passer les armes

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De nos âmes
Goguette d’Anselme et Inés sur l’air d’“Amsterdam”
de Jacques Brel

I :
Dans le pli de nos âmes
Y’a des regrets qui mentent
Solitude vacillante
Qui maquille son drame
Dans le pli de nos âmes
Les rêves anciens nous mordent
Nous scient comme des lames
Et jamais ne s’accordent

A :
Dans le fond de nos âme
Ya des idées qui meurent
sans la verve et l’affront
de leur première ferveur
Mais dans le fond de nos âme
ya des idées qui naissent
snur u monde qui dépèce
jusque nos moindres trames

I :
Dans la chair de nos âmes
Le monde qui se moque
Assèche nos principes
Dont les braises suffoquent
Et ce corps défendant
Sous le goût qui le fume
Sous le joug du bitume
D’épaisseurs se pourfend
Parfois il n’en peut plus
Le vaisseau prend la fuite
Et l’épiderme s’irrite
De l’ego qu’il a perdu
Puis reprend doucement
Le goût de la conquête
Rassure les manettes
Et se porte avec cran

A :
Dans la langue de nos âmes
ya des images mâchées
pour forcer la dépense
aux dépens des pensées
et on ploie le cœur rance
sous les clichés crachés
dans le ton saturé des chaines de télé
On nous tord les émois
pour mieux nous tendre à jouir
jusqu’à ce que sans un  bruit
tous nos désirs expirent
alors plein de remords
alors plein de soupçons
on rattrape nos cachets dans le creux de nos corps

I et A :
Dans le mal de nos âmes
Le désespoir fait rage
Et il rage et re-rage
Et il re-rage encore
La bave au bord des yeux
La fièvre sans les armes
Ni vaccin ni sauveur
Enfin il rage de blâme !

Mais en lui tous les anticorps
Luttent pour vaincre la crue
Que le cœur batte encore
Et quand il s’est battu
S’ivresse sans lendemain
Se plisse dans les oublis
Et il rit comme une fête
Dans l’attente d’un matin

Dans l’espoir de nos âmes x2

______________________

Si tu m’écris des vers
Goguette d’Inés sur l’air de « Si tu me payes un verre »
poème de Bernard Dimey, chantée entre autres par Serge Reggiani

Si tu m’écris des vers je ne regard’rai pas
Ni les rimes, ni le choix d’une anaphore en panne
Je ne marmonnerai pas sévèr’ment tout bas
Qu’il manque ici un pied, chez moi pas de chicane
Je ne compterai rien je les contemplerai
Savourant ta pensée livrée en assonances
Enivrée de ces vers j’y verrai la gaieté
De voir la poésie fêtée en ta présence

Si tu m’envoies des vers même s’il y en a peu
Qu’ils sont contemporains, je m’en délecterai
Et qu’ils soient libres ou non, je le serai pour eux
Enjambant mes modèles dans un contre-rejet
Je pourrai m’extasier en le lisant soudain
D’un mot particulier des anciennes calendes
À qui tu rends la vie même s’il est orphelin
Je le célèbrerai dans une sarabande !

Si tu écris des vers, qu’ils soient ou non pour moi
Je crois que je serai presque tout aussi fière
Que tu aies malgré tout, pris le risq’ de ce pas
Que tu aies décidé, de franchir la barrière
De ces a priori qu’on a parce qu’on y croit
Que d’écrire des vers c’est bon pour le sérail
Qu’il faut avoir une plume ou l’oeil ou le compas
Que la métonymie c’est pas pour la marmaille

Si tu choisis les vers, et que tu plaques tout
Que tu as le courage de rejoindre la fronde
Une fronde de pacotille, et de mots bout à bout
Que personne ne lit, qui personne n’inonde
Je te rassurerai te disant qu’on est bien
Mieux vaut un vers mauvais qu’une page blanche et profonde
Alors écris des vers et reprends le refrain
Des poètes d’hier et des rimes qui grondent

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Goguette de Lily Luca
Sur l’air de « Comic Street » de Serge Gainsbourg

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bulles, viens faire des WIP!
Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et
des ZIP!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

J’ distribue les swings et les uppercuts
Ça fait VLAM! ça fait SPLATCH! et ça
fait CHTUCK!
Ou bien BOMP! ou HUMPF! parfois mêmeu PFFF!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bulles, viens faire des WIP!
Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et
des ZIP!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens avec moi par dessus les buildings
Ça fait WHIN! quand on s’envole et puis KLING!
Après quoi je fais TILT! et ça fait BOING!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bulles, viens faire des WIP!
Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et
des ZIP!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

N’aies pas peur bébé agrippeu -toi CHRACK!
Je suis là CRASH! pour te protéger TCHLACK!
Ferme les yeux CRACK! embrasse-moi SMACK!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens petite fille descends dans la street
Viens manifester viens prendre des WIP!
Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et
des ZIP!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

J’distribue des petits coups de massue
Ça fait VLAM! ça fait SPLATCH! et ça
fait CHTUCK!
Ou bien BOMP! ou HUMPF! parfois mêmeu PFFF!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens petite fille descends dans la street
Viens qu’on se bouscule qu’on fasse des WIP!
Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et
des ZIP!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Avec ma matraque j’suis comme dans un ring
Ça fait WHIN! dans les band’roles et puis KLING!
Après quoi je fais TILT! et ça fait BOING!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens petite fille descends dans la street
Viens que j’te mutille à coup de flashball
Des CLIP CRAP! dans l’oeil  et BANG dans ton PIF
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Moi j’en ai pardessus là des sittings
J’m’assoie   sur le protocole et puis KLING!
sur les journalistes et les p’tites mamies
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

Viens petite fille descends dans la street
Viens tater mes grenades qui  font WIP!
et CLIP! CRAP! et BANG! et  VLOP! et
puis ZIP!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! (oh la belle main)

N’aies pas peur bébé agrippeu -toi CHRACK!
Je suis là CRASH! pour te protéger TCHLACK!
Ferme les yeux CRACK!  et croise les doigts SMACK!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!
SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ

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Goguette de Hind Tary
Sur l’air du « blues du business man »
de Michel Berger et Luc Plamondon,

Depuis ces cinq jours à Anères
Vous avez vu que j’ai l’amour
Des goguettes révolutionnaires
Y’a a se battre tous les jours
Tout comme Macron j’me sens en guerre
Parfois contre tout l’univers
J’ai foutu quelques nuits en l’air
Car dans ma vie il y a toujours
Une manif ou un tract à faire
A défendre des sœurs et des frères
Ici j’me pose pour quelques jours
Ici moi je croyais m’y plaire

Et oui c’est malheureux

C’est malheureux mais à Anères
Ben c’est reparti pour un tour
J’ai une nouvelle cause de colère
Je vais le dire d’une voix fière
Un nouveau combat à mener
Je suis venue vous en parler

Qu’est-ce que tu veux sérieux
Tu crois pas qu’on fait de notre mieux
De notre mieux…

Depuis Cinq jours on m’dit souvent
Que Pascale, Fred ou bien Didier
Avaient écrit l’an dernier
Des textes vraiment très marrants
Alors avec ça les amis
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer
Pourquoi il est si peu permis
De faire des goguettes réchauffées
De faire des goguettes réchauffées

Ma grand-mère me disait toujours
Quand elle cuisinait des tajines
J’en laisse une part dans la cuisine
C’est bien meilleur le deuxième jour (bis)

J’veux réécouter les goguettes
D’Anna, d’Yves ou de Valentin
Je les ai souvent dans la tête
Mais j’me souviens que du refrain (bis)

Je voudrais encore vous entendre
A Paris, Toulouse ou Bordeaux
Dessiner la carte du tendre
Entre nos trois points cardinaux

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La belle Nina
Goguette de Hind Tary sur l’air du  » l’Oncle Archibald) »
de Georges Brassens

Oh vous les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatants
Les prophètes
Comptez plus sur la belle Nina
Pour jouer les Marie-couhe-toi-là
A vos fètes (bis)

Quand un cent quarantième tombeur
Voulu lui jouer les jolis coeurs
En grande trombe
Nina lassée de ces lourdeaux
Fit soudain de la belle Sappho
La rencontre (bis)

La mine fière, l’oeil entendu
Elle arpentait les abords du
Pont Saint-Pierre
Aguichant ces dames en montrant
Un peu plus haut qu’il n’est decent
Ses jarretières (bis)

Nina lui dit d’un ton joueur
« Madame, en vous voyant mon coeur
A la fièvre »
Et elles causèrent tant et si bien
Que Sappho lui tendit la main
Et les lèvres (bis)

Comme Nina était hésitante
Sappho lui dit « ça fait longtemps
Que je t’aime
Et quand je plonge dans tes yeux
Alors je bénis le jour de
Ton baptême  (bis)

Si tu te couches dans mes bras
Ma belle la vie ne te sera pas
Très facile
Il faut du courage pour s’aimer
Au milieu des hommes, des loups, des
Imbéciles (bis)

Mais si l’on conteste tes droits
Mille sœurs arriveront derrière toi
Fortes et fières
Et si l’on t’appelle Femme Damnée
Sache que Dieu a bien moins aimé
Que Lucifer (bis)

Les vieux mensonges sont révolus
Nous sommes des centaines dans les rues
Sans dieu ni maître
Les ‘oui monsieur’ n’auront plus cours
Plus jamais tu n’auras à cour-
Ber la tête » (bis)

Et elles s’en allèrent toutes les deux
Parfois l’amour a le goût de
La colère
Alors laisser vos filles s’aimer
Loin de vos haines, de vos cris et
De vos prières (bis)

Oh vous les arracheurs de dents
Les sermoneurs, les biens-pensants
Les prohètes
La belle Nina s’en est allée
Goûter à d’autres voluptés
D’autres fêtes (bis)

(tsoin tsoin!)

______________________

Leur France
Goguette de Hind Tary sur l’air de « Ma France »
de Jean Ferrat

Ils quittent leurs déserts, leurs forêts, leurs collines
Pour affronter une mer déchaînée d’illusion
De ce qu’ils ont vécu à ce qu’ils imaginent
Ils n’en finissaient pas de répéter ton nom
Leur France

Des grands soleils d’Alger où ils laissent leur enfance
Aux côtes du Comores et ses bateaux de pêche
Quelque chose dans l’air a cette violence
Et cette saveur d’exil qui rend leur gorge sèche
Leur France

Cet air de mensonge, ces barbelés frontières
Ils sont si étrangers qu’ils en ont le vertige
Que de leur vie passée reste t-il de prestige
Une photo usée, un nom dans un cimetière
Leur France

Faut-il s’appeler Hugo pour pouvoir dire l’exil ?
Êtes-vous si nostalgique du temps des colonies ?
Les photos de nos fils tournent comme des figurines
Pour tirer le portrait de vos hypocrisies
Ma France

Le Congo se détruit au bord de vos tablettes
Le Niger et l’Irak se meurent dans vos décombres
Pendant que les GAFA deviennent vos prohètes
Et que nos petits frères dans les cités succombent
En France

Nos voix se multiplient pour n’en plus faire qu’une
Celle qui crie vengeance pour les crimes et les pleurs
Il est de nos cités comme de fausses-communes
Et de vos policiers comme de nos fossoyeurs
En France

On ne veut plus compter nos morts et nos nuits blanches
Ni faire de vos prisons nos matins quotidiens
Si nos vies sont le prix de note obéissance
On ne vous réclamera plus ni le ciel, ni le pain
En France

Zihed, Bouna, Bilal, Adame et Lamine
Mathis, Lagdar, Zineb, Steve, Remi et Selom
Quelle est cette justice qui vous refuse victime
Quand elle cherche un coupable, ce sont vos sœurs qu’elle nomme
En France

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Il faut porter un masque
Goguette de Gerard Damervalle sur l’air de “Amsterdam”
de Jacques Brel

1-
Il faut porter un masque
Dans les files d’attente             
Peu  importe le genre
Il faut porter un masque                               
Il faut porter un masque
Quand t’es dans les transports
Mêm’ si c’est un effort
Il faut porter un masque

Si tu portes pas ton masque
Tu risques un’ amende
Ou une réprimande
Peut-être mêm’ un’ claque
Si tu port’s pas ton masque
Sur ta bouche sur ton pif
T’es pas coopératif,
T’es salaud, dégueulasse !

2-
Y’a tout’ sort’ de masque
Le genre chirurgical
Le genre papier journal
Y’a tout’ sort’ de masque
Ceux qu’on fabriqu’ soi même
En suivant un tuto
Avec une machine
C’est cinq minutes Chrono

Ceux qu’on fabriqu’ soit même
Sans fil et sans couture
C’est un’ sorte de gageure
Qu’on résout sans problème
On peut les acheter
Y’en a un peu partout
Mais ça fait beaucoup d’sous
Pour ceux qui sont fauchés

3-
Quand les gens ont leurs masques
On voit leurs sentiments
Bien qu’on voit leur visage
A soixante pour cent
On voit quand ils sourient
Seulement à leurs yeux
On sent leur sympathie
Ou s’ils sont dangereux

Quand on porte un masque
A force on en a marre
Et debout dedans l’bar
C’est pareil qu’en terrasse
On enlève le masque
On le met dans sa poche
On se fout des menaces
On se fout des reproches

4-
Des gens portant un masque
C’est partout dans le monde
Du pôle nord à l’Afrique
De la chine jusqu’à Londres
Des gens portant un masque
Y’en a dans les usines
Les bureaux des grand’s banques
Les banlieues citadines

Ils ont peur du virus
Ou bien ils n’ont pas peur
Mais toujours ils subissent
Des ordres supérieurs
Auxquels ils se résignent
Ou ne se résignent pas
A suivre des consignes
Qu’ils ne comprennent pas
Il faut porter un masque
Il faut porter un masqu

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Plus je vieilli, plus je suis prudent
Goguette de Gerard Damervalle sur l’air de “Putain de toi »
de Georges Brassens

Je dois vous dire pour être vraiment honnête
Que jamais j’ai été courageux dans la vie
Mais quand même par défi j’ai plongé du dix mètres
J’étais jeun’ j’en r’viens pas aujourd’hui
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

Le sac à dos j’ai traversé l’Europe
Ne faisant que du stop dormant chez l’habitant
Dans la gar’ à Milan sous un pont à Vérone
A Madrid plusieurs nuits sur un banc
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

J’ai en amour raté beaucoup d’occase
Trop timide et le manque d’assurance très souvent
Mais pourtant quelquefois le bon mot la bonn’ phrase
M’ont fait vivre des moments excellents
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

Si je n’ai pas sauté en parachute
Elastiqu’, volé en delta plan’, parapente
A mon âge ce n’est pas maint’nant le nouveau but
Et je crois que jamais ça me tente !
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

Je continue maintenant les voyages
Mais j’évite les pays qu’on appell’ tropicaux
Je n’ai pas envie de me choper à mon âge
Un microbe non vraiment j’suis pas chaud
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

C’est en amour que c’est le plus terrible
A cause du refus à tout prix d’l’engag’ment
La gross’ trouille d’être coincé dans un’ vie trop pénible
J’y peux rien c’est comm’ ça c’est navrant
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

Le plus bizarr’ dans toute cett’ histoire
C’est que la grande peur du moment, le covid
M’atteint pas ! Il y a je regrett’ de ma part
Un’ méfianc’ pour tout ceux qui décident
Ah ah ah ah plus je vieilli je suis prudent et je me méfie

Anères, dimanche 23 août 2020

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To fight
Goguette de Soha Safaï & Pascal sur l’air de « Tonight »
de Leonard Bernstein & Stephen Sondheim

PARLE

Pascal
Soha, Soha

Soha
Quoi?

Pascal
Soha

Soha
Je suis sur scène

Pascal
Descends

Soha
Non

Pascal
Soha

Soha
Viens, le public va s’impatienter

Pascal
J’ai pas envie de chanter

Soha
C’est un duo, je vais pas le faire toute seule

Pascal
Mais on va dire quoi ?

Soha
Je sais pas

Pascal
On va encore parler du corona ?

Soha
Promis, on parlera pas de ça

Pascal
Mais alors de quoi ?

Soha
J’ai une idée. Viens, tu verras.

Pascal
Par contre je veux ce micro-là.

COMBAT

Soha
Mouais. T’as intérêt à bien chanter sinon je le reprends

Pascal
De toute façon faut bien qu’on fasse notre traditionnel duo.

CHANTE

Soha
Un duo, c’est notre seul but ici, chaque année
Tous les jours, tous les soirs, et jusqu’au creux de mon lit
J’y pens(e) jour et nuit
Fais chier

Pascal
Pourquoi donc as-tu choisi cet air-là
Je boss(e) depuis deux jours sur cet air-là

Soha
Tant pis, tant pis

Pascal
Mais pourquoi nous donnons-nous tout(e) cett(e) peine
Pourquoi monter sur scène ? C’est cuit

Soha
Moi je veux parler philosophie

COMBAT

Soha
To fight, to fight
On est sur scèn(e) to fight
Je t’ai vu t j’ai voulu catcher
To fight, to fight
Y a qu(e) ça de vrai, to fight
Mieux qu(e) parler, mieux qu(e) slammer, mieux qu(e) chanter

Pascal
Je sais maint(e)nant pourquoi tu tenais tant à
Faire cette goguette
Tu veux te battre, all right

Pascal et Soha
Car avec toi
Ce qui était juste un mot est combat
To fight
To fight, to fight
On cherch(e) l’échec et mat
Pour un micro ou un pot d(e) rillettes
To fight, to fight
Tout est prétext(e) to fight
On s(e) tabasse
Mêm(e) pour un rond d(e) serviette
Pour eux, la scène est juste un(e) tribune
Un Olympia de fortune
On trouv(e) ça un peu light
Mais toi et moi
On transforme en un ring chaque endroit
To fight

PARLE

Pascal
Tu crois que le public a aimé ?

Soha
Ben non, puisque tu as mal chanté

Pascal
Et toi tes paroles étaient nulles

COMBAT

CHANTE

Pascal et Soha
Good fight, good fight
Chantons n’importe quoi
C’est prétexte
To fight

mercredi 19 août 2020

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Aggrippe ton manche
Goguette de Anna & Bernard sur l’air de « La semaine sanglante » chanson révolutionnaire de Jean Baptiste Clément,
sur l’air du Chant des Paysans de Pierre Dupont.

Sauf les guitares qui sont des armes
On n’entend plus sur les radios
Que des braillards tristes et sans charme
Qui nous soumettent à leur tempo
Sur la playlist de France Inter
Toujours les mêmes moralisants
La mode est au « moi, moi » sectaires
Et les propos sont consternants

Oui mais, aggrippe ton manche
Et fais du bruit ! Du boucan !
Prenons, notre revanche
Sur cette époque de marchands (x2)

On a rangé les chants de lutte
Sur l’étagère des encombrants
Ou au rayon du follorique
Que l’on fredonne négligeamment
Les voix puissantes du drapeau rouge
Sont rach’tées par les producteurs
Qui récupèrent tout ce qui bouge
Et Bella Ciao fait fureur

Oui mais, aggrippe ton manche
Et fais du bruit ! Du boucan !
Prenons, notre revanche
Sur cette époque de marchands (x2)

Demain les gens de la police
Imposeront leur répertoire
Fiers de leurs états de sévice
Et des teasers sur les trottoirs
De la guimauve, et du gimmick
Pour endormir nos résistances
Mais les chansons sont politiques
C’est la musique de la conscience

Oui mais, aggrippe ton manche
Et fais du bruit ! Du boucan !
Prenons, notre revanche
Sur cette époque de marchands (x2)
Le peuple valeureux d’Anères
Sera-t-il donc assez armé
Pour soutenir l’effort de guerre
De la musique libérée ?
Si la Commune doit refleurir
Que l’orchestre soit mobilisé
Avec nos mots, nos cris, nos rires
Autour du piano fédérés

Oui mais, aggrippe ton manche
Et fais du bruit ! Du boucan !
Prenons, notre revanche
Sur cette époque de marchands (x2)

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B I E N    S Û R …
Goguette de Patrick Vendamme sur l’air de « La Chanson des vieux amants »
co-composée par Jacques Brel & Gérard Jouannest

Bien Sûr t’es encore au garage
tu fais encore ta petite folle
je connais tu sais ton grand âge
mais t’es loin d’être une casserole
et je n’sais pas si tu t’souviens
dans ces campagnes, sans turbo
de tes freins partis en goguette
plus rien ne ressemblait à rien
tu avais même perdu beaucoup d’eau
et moi, moi j’avais les traquettes

oh, ma Plymouth,
ma douce ma tendre ma merveilleuse Plymouth
de l’aube claire jusqu’à la fin du jour
je t’aime encore tu sais je t’aime

tu m’as fait l’coup de la panne sèche
y’a pas pire comme embêtements
car les dames croient qu’c’est un piège
et je les perds de temps en temps
Bien Sûr j’te conduisais violemment
il fallait bien passer le temps
il faut bien que tes pistons percutent
mais finalement finalement
il me fallut bien du talent
pour nous ramener sans tumulte

oh, ma Plymouth ….

peut-être aimes-tu les cortèges
des vieilles guimbardes sans tourments
tu sais pourtant que même tes sièges
s’en vont parfois dans les tournants
Bien Sûr tu n’es qu’une vieille auto
(ça me déchire avec retard )
tu protèges moins tes mystères
nous circulons moins au hasard
je me méfie de tes fuites d’eau
et j’ ne te pilote plus guère…,

mais, ma Plymouth …

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Cette algue elle te tuera
Goguette d’ Anna & Bernard sur l’air de « Aux armes etc »
de Serge Gainsbourg

A tous ceux qui veulent la baston
Et qui n’ont pas assez d’pognon
Votre jour de gloire est arrivé
Pour tuer en masse à moindre frais

L’arme la moins chère de tous les temps
On la cultive dans une région
Qui depuis trente ans prolifère
Sur les belles plages du Finistère

Cette algue elle te tuera 4 fois

Ils ont étouffé cette affaire
Nié l’potentiel délétère
Mais l’ministère d’l’économie
Pourrait en tirer un bon prix

Cette algue elle te tuera 4 fois

Pousser votre vice mercantile
N’autorisez aucune perte
En plus de vendre vos missiles
Vous pourriez vendre l’algue verte

Cette algue elle te tuera 4 fois

A l’instar de tous nos déchets
Qu’on enfouit chez ceux qu’on exploite
Vendons par masse nos rejets
Vive la pollution aux nitrates

Cette algue elle te tuera 4 fois

Là bas ils ont l’arme chimique
Ici on a l’algue toxique
Mettons fin à ce gaspillage
Soumettons l’algue au recyclage

Cette algue elle te tuera 4 fois

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Pour v’nir chanter au micro
Goguette de Frédéric Moussaïan sur l’air de « Pour me rendre à mon bureau »
de Jean Boyer

Pour v’nir chanter au micro,
C’est du sport de haut niveau :
Pour Toulouse, sept heur’s de train
En apnée, ça commenc’ bien !
J’ai usé trois masques neufs
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
Arrivé à Matabiau,
J’avais perdu trois kilos !

Quand, enfin, j’ai soufflé sur la Garonne,
J’ai pris un’ prune… de 135 !
Car j’ignorais les règles tâtillonnes
De cet enfoiré de Moudenc !


Pour v’nir chanter au micro,
Je suis passé à l’hosto :
Je m’ suis dit : « Faut faire un test
Avant d’aller voir la Neste » !
Cette année, pour fair’ la teuf
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
Faut subir l’écouvillon
Avant d’ chanter mes chansons.

Mais il y avait la queue à l’hôpital,
La canicul’ n’arrangeant rien…
J’ai renoncé à cette action morale :
Il faudra qu’ je postillonn’ moins !


Pour v’nir chanter au micro,
J’ suis pas resté en troupeau :
Dans c’ café toujours ouvert
On n’aim’ pas les gestes… barrière !
J’ai pas pu draguer des meufs
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
Par peur de la contagion,
J’ai mêm’ pas touché aux cochons !

Pour éviter d’ recevoir vos goutt’lettes,
J’ me suis donc distancié de vous…
Mais c’est fatal, dès lors qu’on pass’ la Neste,
On rejoint la rout’ de… Bizous !


Pour v’nir chanter au micro,
Aux 22 heur’s, c’est ballot :
Si l’eau à la bouche vous inonde
Ça finit en… hécatombe !
Dans ce gigantesque bœuf
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
J’ai dû d’mander qu’ des chansons douces
Pour pas que j’ vous éclabousse…

Mais comm’ chanter me rend… sentimental,
Je fus emporté par… la foule
Et je libérai mes cordes vocales :
Ell’s aussi voulaient voir Vesoul !


Pour v’nir chanter au micro,
Ce soir, je suis très réglo :
J’ai enfilé un’ bonnette
Avant d’ chanter ma goguette.
Et pas question que je bluffe
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
Si j’ fais qu’ les chos’s à moitié,
Antoin’ va encor’ gueuler !

Hélas, par économie de bonnettes
– Tant pis pour la sécurité –
J’ai dû recycler une vieill’ chaussette
Et v’là qu’ j’ai un’ bonnett’ trouée !


Pour v’nir chanter au micro,
J’ai mis du vin dans mon eau :
On dit qu’ ça désintoxique,
Le vin… hydro-alcoolique !
La salle est plein’ comme un œuf
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
Si j’ crach’ sur les premiers rangs
Promis, j’ vis’rai les enfants !

Le problème, c’est qu’il est 23h30…
Les enfants sont déjà couchés !
Et vu qu’ la cuisine était succulente,
Ce soir, j’ai vach’ment salivé !


Pour v’nir chanter au micro,
J’ me suis donc masqué, quel fiasco !
J’ai mêm’ mis un’ muselière
À mes refrains libertaires…
Je n’ chant’rai pas « mort aux keufs ! »
– Salop’rie d’ Covid-19 ! –
J’ voudrais pas être… virulent
Au sens propre, évidemment !

Hélas, bientôt, je n’aurai plus de masques :
Après quatre heures, ils filtrent mal…
On aura beau s’ rincer à l’armagnac…
En un’ de la press’ régionale,


Je vais apprendre demain
Qu’un cluster pyrénéen
S’est formé dans un p’tit village
Mais je n’ trouv’ pas ça dommage :
J’aim’rais passer, je l’avoue
Un’ quatorzaine avec vous :
Anères, c’est vraiment le pied
Pour la covidialité !!!


______________________

Mon père était tellement anar
Goguettes de Frédéric Moussaïan sur l’ai r de « Mon père était tellement de gauche » par Les Fatals Picards

On ne choisit pas son enfance,
La miennʼ fut pas autoritaire,
Mon pèrʼ mʼ lisait jamais d’histoires :
Il mʼ lisait le Mondʼ Libertaire !

Mon père était tell’ment anar
Qu’on habitait rue Jacquʼs Prévert
En facʼ de l’allée Kropotkine
Avant d’aller vivre à… Libreville !

LA LA LA LA LA (*4)

On dépensait jamais bezef,
Nos repas étaient très frugaux,
On détestait tellʼment les chefs
Qu’on n’allait jamais au restau…

On partait souvent pour le Sud
En train pour les vacancʼs d’été
Par les petitʼs lignʼs d’altitude
Car on aimait les hauts ferrés

Mon père était tell’ment anar
Qu’il voyait pas d’ contradictions
À dir’ : « Vivez en liberté
Mais on n’est jamais trop Proudhon ! »

LA LA LA LA LA (*4)

On mangeait des Bakounin’s burgers
Et on méprisait ces gauchos
Qui mangeaient leurs Lenin’s burgers
Car nous, on adorait Makhno !

Le dimanche, on allait jouer
Aux courses, hippodrom’ de Longchamp
Mon père, s’il trouvait le tiercé
Dans l’ordre… il refusait l’argent !

Bien sûr, il était pacifiste,
Mais quand il croisait un hippie,
Il n’aimait pas qu’on lui dise : « Peace ! »
Il préférait que l’anar… chie !

Mon père était tell’ment anar
Que jamais, il n’allait voter,
Sauf, bien sûr, aux Municipales
Car il disait : « Viv’ la Commune ! »

Mon père était tell’ment anar
Qu’il mesurait en yards, en miles :
Pour rien au monde, il ne voulait
Avoir… affaire à des mètres !

LA LA LA LA LA (*4)

Et quand ma petit’ sœur est née,
Il inventa juste pour elle
Un nouveau prénom composé :
Il l’a appelée Louise-Michelle !

Mon père était tell’ment… anar
Que jamais il s’rait v’nu à… Anères
La lettre A, c’est son histoire :
Il l’aimait mieux en double exemplaire !
Et mêm’ si tout ce que j’ raconte
N’est pas tout à fait vrai,
La liberté et l’anarchie
Nous, on y croyait !

Mon père était tell’ment anar
Que quand on l’a crématisé (…)
Son corps a refusé d’ bruler !

LA LA LA LA LA (*3)
Son corps a refusé d’ bruler !

LA LA LA LA LA (*3)
Son corps a refusé d’ bruler !

LA LA LA LA LA (*4)

LA LA LA LA LA (*4)

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Corona Captive
Goguettes de Charlotte sur l’air de « Supplique pour être enterré à la plage de Sète »
de Georges Brassens

Camarade tu ne m’as jamais pardonné
D’avoir expulsé par les deux trous de mon nez
De petites gouttelettes offensives
Je n’ai pas mesuré le risque de contagion
Qui planait entre nos esprits sans suspicion
Te voilà Corona captive

A présent dans ton lit par quarante de fièvre
Je t’ai contaminée et je n’en suis pas fière
J’aurais dû écouter mes vieux
Me disant la nécessité d’se protéger
Ma cécité a eu raison de ta santé
J’avais un masque sur les yeux

A force d’écouter tous ces éditocrates
Qui préfèrent prôner le port de la cravate
Je croyais le masque inutile
La meilleure façon d’se protéger des cons
C’est de porter le casque lors des informations
Bien vissé sur les écoutilles

Je regrette qu’à l’école on ne nous apprenne pas
A détecter de loin les mensonges d’Etat
Cela nous rendrait moins dociles
Ecouter leurs paroles à longueur de journée
Nous fait bien des entorses à la libre pensée
Agissant comme des psaumes stériles

Depuis des années qu’notre chère République
Se fout outrageusement de l’hôpital public
En fermant des milliers de lits
Se dédouanant de sa responsabilité
De répondre à l’urgence en termes de santé
La plaie demeure ouverte à vie

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Misophone
Goguettes de Charlotte sur l’air du « Pornographe »
de Georges Brassens

J’vais vous apprendre un nouveau mot, qu’on ne trouve pas dans les dicos
Ni dans l’édito du journal, un terme pas banal qui,
Commence par une consonne, vit mal le peu d’place qu’on lui donne
Il caractérise pourtant, un tas de gens

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui me taquine

Quand je me trouve au cinéma, je suis souvent dans l’embarras
Car j’entends l’tic tac du voisin, je ne me sens pas bien et,
Je ne parle pas des multiplex, où les gens n’ont aucuns complexes
Ils n’éteignent pas leurs téléphones, bouffent du pop corn

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui m’enquiquine

Quand je m’installe dans le train, je contrôle qu’il n y ait pas d’gamins
Au quel cas je change de place, en faisant la grimace et
Vous pouvez bien imaginer, que j’déteste le 14 juillet
Supporter les feux d’artifices, est un supplice

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui m’turlupine

Vous me demanderez sur’ment, comment je vis les ronflements
Quand je rencontre un mec qui m’plait, c’est c’que j’demande en premier
S’il me dit qu’il ne ronfle pas, c’est dans la poche il est pour moi
S’il répond par l’affirmative, je fais l’esquive

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui m’abomine

Se faire réveiller par un meuble, qui craque en pleine nuit à toutes heures
Me donne envie d’mettre du plastic, ce serait fantastique mais
J’entendrais toujours l’bruit des cons, qui mettent leurs basses à foison
J’leur dirai d’coller des boites d’œufs, marre de leurs teufs

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui me chagrine

Je n’vous parle pas de la machine, que fait tourner ma chère voisine
Je n’supporte pas les heures creuses, ça me rend malheureuse et
Quand je dois mettre mes boules quiès, pour n’pas souffrir de c’pataquès
J’entends une chose qui n’me plait pas, mon cœur qui bat

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui me serine

La sonnerie du téléphone m’insupporte autant qu’l’interphone
J’ai trop d’amis il va falloir, à mon plus grand désespoir
Déménager à la campagne, et que personne ne m’accompagne
Aller vivre en pleine nature, sans bruits d’voitures

J’suis misophone comme personne
L’oreille fine, qui m’tambourine

Me voilà dans une maison, sans un voisin à l’horizon
Ni un chat pour me déranger, que j’entendrais ronronner
Mais quand vint l’heure du coucher, tranquille dans mon lit douillé
J’ouïe à nouveau une stridence, l’bruit du silence

J’suis misophone, qu’on me pardonne
L’oreille fine, qui vous bassine

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La SNCF
Goguette de Charlote sur l’air de « Hexagone »
de Renaud

Quelle chance d’avoir pour voyager
L’plus beau service public de France
Qui par temps de risque élevé
Fait preuve de sa bienveillance
Il nous propose des billets
A deux euros l’aller-retour
Mais oublie que dans notre contrée
Le Covid 19 court toujours
La SNCF c’est certain
Veut provoquer la deuxième vague
En nous entassant dans ses trains
Le port du masque est une blague
Quelle est la raison de son geste
Ce n’est pas pour notre porte-monnaie
Qu’elle vend ses trajets à la baisse
Encore moins pour notre santé
Merci de nous faire voyager
Au-delà de nos belles frontières
Et de permettre de stimuler
Notre incroyable imaginaire
Tous serrés comme du bétail
On a l’impression d’être en Inde
Il manque plus qu’le vendeur de chai
Suivi de l’éleveur de dindes

La SNCF joue son rôle
De service de piètre qualité
Et s’fait toujours autant d’pactole
Sur le dos de ses usagers

Quand tu es coincé dans un train
Avec une grosse envie d’pisser
Et qu’tu fais des pieds et des mains
Pour accéder jusqu’au WC
Tu enjambes des tas d’bagages
Et des voyageurs affalés
Autant dire que le balisage
D’la circulation est foirée
Arrivé au bout du couloir
Du 47eme wagon
Tu cries haut et fort ta victoire
Fier d’avoir gagné l’marathon
Mais tu frôles le malaise vagal
Quand tu vois qu’il y a affiché

Sur la porte en lettre capitale
Covid 19 WC fermés
L’idée d’pas pouvoir uriner
Te mets dans une colère noire
Tu écrases une dizaine de pieds
En rev’nant au point de départ
A croire qu’ils cherchent à ce qu’on se colle
Pour faire resurgir le virus
Ah qu’il est beau le protocole
Prôné par cette bande de minus

La SNCF joue son rôle
De service de piètre qualité
Et s’fait toujours autant d’pactole
Sur le dos de ses salariés

Le train du r’tour bloqué à quai
Pas d’contrôleur à l’horizon
Qui pourrait pt’etre te renseigner
Sur l’état d’la situation
Pour vendre leur bouffe dégueulasse
Y a toujours quelqu’un pour causer
Mais pour aider la populace
Y a plus personne pour informer
Quand un mec se fait acclamer
Par une foule incontrôlable
Et qu’il dit « On va tout péter »
Surgit un blanc bec exécrable
Nous ordonnant de se calmer
Menaçant de lâcher les chiens
Et que pour un euro l’aller
Tu t’la fermes et tout ira bien
Tous les usagers se resignent
Conscients d’être pris pour des cons
Le port du masque comme consigne
Sinon c’est d’office l’expulsion
Une annonce sort du haut-parleur
Pointant du doigt les non masqués
Leur disant qu’au distributeur
Des masques ils peuvent s’acheter

Dorénavant j’donnerai plus de fric
A cette société d’escrocs
Et j’irai bronzer sur les criques
Avec ma carte Solidario

______________________

CHARADE 1
Goguette de Marion H sur l’air de « La valse à mille temps »
de J. Brel – février 2020

Mon premier est une personne
Peuplant contes et légendes d’antan
Mon premier est une personne
Chef d’orchestre des enchantements
Elle est une charmante créature
Un peu cloche dans Peter Pan
Elle est une charmante créature
Qui manie la baguette savamment

Mon premier est magique
Sauf pour les alcooliques
Sauf pour les alcooliques
Des romans de Zola
Elle est verte et se boit
Se retrouve dans leur foie

Mon premier est la bonne
Pour les princesses souillonnes
Mais gare à sa vengeance
Si par pure négligence
Elle n’est pas invitée
Au baptême princier

Mon premier au pluriel
Est encore plus factuel
Est encore plus factuel
Si on s’en tient à eux
On ôte le fallacieux
Restant dans le réel

Sous forme d’acronyme
Par trois lettres, il exprime
Les experts fédérés
Ou celle des scouts athées
C’est tordu comme indices
Mais faut bien qu’je remplisse

Sous forme symbolique
Des éléments chimiques
Sa place n’est pas mauvaise
Cobalt et manganèse
L’encadrent avec sûreté
Pour l’empêcher d’rouiller

Dans la conjugaison
Il a pris position
En participe passé
Il est calme et posé
Mais en impératif
Il est plus abrasif

Mon deuxième fait partie des sept
Mais des sept, il y en a des tas
Mon deuxième fait partie des sept
Pas péchés ni merveilles ni chakras
Il côtoie silences et mesures
Blanches et noires, pour lui même combat
Il côtoie silences et mesures
Fréquente les caves et les opéras

Mon deuxième est une note
Dans la gamme, pas si haute
Une des deux qui existe
Dans l’prénom d’un pianiste
Qui, à Toulouse sévit
Les troisième vendredi

Si dans l’alimentaire
Elle a plus ou moins d’air
On lit sur la vitrine
En grosses lettres :  »câline »
Indice publicitaire
Je n’en suis pas très fière

En des temps reculés
Il désigne l’aimée
Il désigne l’aimée
Mais comme ça s’est perdu
Ça désigne tout au plus
Sa grand-mère préférée

On la trouve elle aussi
En physique-chimie
Elle est l’abréviation
D’un adorable nom
Qui est Methyliso-
Thiazolinone, c’est beau

C’est beau mais pour quoi faire ?
Des cosmétiques, peuchère !
Gare aux peaux atopiques
On peut y être allergique
Un comble, pour une crème
D’agresser l’épiderme !

Mon deuxième est en cours
De chemin, de parcours
Il a fait la moitié
Il affectionne ce lieu
Il y est bienheureux
Nous allons l’y laisser

Mon troisième fait partie des sept
Mais lesquels, il y en a plein
Mon troisième fait partie des sept
Ceux qui sifflent en allant au turbin
Et mon tout n’a pas de mesure
Entre la touche, l’orgasme, le combat
Et mon tout sans aucune mesure
L’emporte bien sur ce qu’il voudra

Mon premier c’était FE
N’sont pas toutes belles les fées
Y a la fée Carabosse
Qui m’a posé un os
J’en ai pas trop parlé
P’t’être qu’elle va se venger

Mon deuxième c’était MI
Vive l’homonymie
Et dans Wikipédia
Y en avait plus que ça
Mais cette valse m’entraîne
Sans que j’vous les apprenne

Mon troisième c’était NIN
Dans Willow, y en a plein
Sous son costume rondelé
R2D2 en est
On y joue, s’il jaunit
Chez papy et mamy

C’est, en géographie
Une île d’Indonésie
Une bourgade iranienne
Une ville canadienne
Un lieu-dit australien
Une race de lapin

Et mon tout FEMININ
Et mon tout FEMININ
Et mon tout FEMININ
J’vous fait pas de dessin
Chacun à sa façon
Fait sa définition

Et mon tout FEMININ
Ces deux mots s’accordent bien
C’est pour l’honorifier
Que je me suis frottée
À ce truc de malade
Qu’est la goguette-charade

Lalalala lalala
Lalalala lalala

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LEUR JARGON
Goguette de François M. et Marion H. sur l’air de « Laisse béton »
de Renaud », août 2020

J’étais crevé d’mettre couché tard
J’bloquais sur ma tartine de beurre
Des gens ont surgit au comptoir
Direction le percolateur
Tout en préparant leur kawa
Ils ont dit à peu près cela :
« Gros c’est cheum, JPP, j’ai l’seum »
Y a-t-il un sens à cette phrase?
Me manquerait-il une case?
J’n’ai pas compris un traître mot
Qui d’entre nous n’a plus d’cerveau?
Je mobilise mon attention
Pour mieux ouïr leur jargon

-Il m’fout la gênance, gros
C’est un tuglife ce date
-J’avoue, j’suis trop déso
C’est quoi c’putain d’dialecte?

Après deux ou trois cafés noirs
J’avais l’impression d’être plus net
Je pipais pas bien leur histoire
Mais ça m’tentais d’faire la causette
J’rassemble mes souv’nirs de lycée
Pas peu fière d’oser me lancer
« D’you know what’s up in the kitchen?
Here come the seum »
Voyant que leurs sourcils se haussent
Et que doucement ils se gaussent
Je réalise avec effroi
Qu’ils parlent la même langue que moi
Ils sont justes jeunes, alors tentons
D’imiter leur jargon

« J’suis grave à la ramasse
J’ai trop pillave hier
Sa mère, ça craint un max »
Ils m’ont r’gardé d’travers

Ce texte, farci de bobards
S’appuie sur un fond d’vérité
Ça fout les boules, ça fait bizarre
Quand on s’sent jeune, d’être vouvoyé
Blessé mais pas encore à terre
Je me tournais vers deux compères
« Les p’tiots, j’suis plus à niveau
C’est quoi vos mots? »
Voulant m’aider très gentiment
Moi qui n’avais pas mes lunettes
Ils sont partis joyeusement
Chercher des trucs sur internet
Ma vision m’avait fait faux bond
C’était d’jà plus des poupons

J’me suis remis d’mon choc
Quand j’ai vu leur papier
Certains étaient loufoques
Mais d’autres, j’les connaissais

La morale de c’tte courte histoire
C’est qu’askip quand on s’en bat les c’
Ça peut paraître bien illusoire
De pas vouloir s’en battre les steacks
Quand t’es frais, qu’tu tchiles à l’aise Blaise
C’est en deuspi qu’tu d’viens badass
En attendant d’sucrer les fraises
Evitez qu’ça l’fasse pas des masses


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J’FINIS MA SERIE
goguette de Marion H, sur l’air de « Capri, c’est fini »
d’Hervé Vilard, septembre 2019

Mille pardons si j’omets
D’répondre à vos messages
Mille pardons si j’omets
De mettre le nez dehors
La raison n’est jamais
Ni raisonnable ni sage
La raison n’sait jamais
Tout mon être l’ignore

J’finis ma série
Et le monde peut bien s’écrouler autour
J’finis ma série
Mon seul geste est pour  »c’est r’parti pour un tour »
J’finis ma série
Ma maison se limite aux toilettes et séjour
J’finis ma série
Laissez-moi me nourrir de crimes, d’or et d’amour

Je reste en pyjama
Un autre kiffe suprême
Je reste en pyjama
Comme une peau, un emblème
Personne pour me blâmer
Me dire que j’exagère
Qui n’a connu l’excès
Me jette sa gorgée d’bière

Refrain

Mes neurones sont cramés
Et baignent dans la ketchup
Mes synapses sont camés
À la sauce hold-up
Pourtant bien que je glisse
Et que je deviens dingue
Je r’crois en la Justice
Et m’v’là fucking bilingue

Refrain x2

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Cette algue elle te tuera
Goguette de Bernard Scemama sur l’air de “Göttingen
de Barba
ra

Pour sûr ce n’est pas Arsène
Mais il tient le devant d’la scène
Car c’est un filou tout de même
Au hold up game, au hold up game
Plus de manifs qui s’enchaînent
Des masques pour cacher nos peines
Et l’amour qui se tourne en haine
Au hold up game, au hold up game

Ils ne savent pas trop je pense
L’histoire noire qui a fait la France
Malik, Adama, Rémi Fraisse
Ce hold up game
Et attention à la vengeance
Car tous les contes pour l’enfance
Il n’est pas qu’une fois finissent
Par hold up game

Bien sur ils occupent la scène
Ils jouent des mots sans trop de gêne
Mais les roses ont bien des épines
Au hold up game, au hold up game
Nous nous n’avons que nos je t’aime
Pour supporter nos quarantaines
Eux c’est l’argent qui les mène
Au hold up game, au hold up game

Quand ils ne savent plus quoi dire
Ils n’hésitent plus à mentir
Mais nous comprenons bien quand même
Les règles du jeu du « hold up game »
Et tant pis pour ceux qui ronronnent
Les grands du monde qui fanfaronnent
Mais les enfants grandissent quand même
A Anères et au Hold up game

O ! Faites qu’un beau jour revienne
Le goût de la vie dans nos veines
Car on détruit tout ce qu’on aime
Au hold up game, au hold up game
Et lorsque tariront nos larmes
Puisque la guerre est au programme
Il faudra reprendre les armes
Contre hold up game
Contre hold up game…

Mi #ré mi do la do mi sol mi fa…

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Le dégagé
Goguette de Hugo M. sur l’air de « La parisienne »
de Marie-Paul Belle

Lorsque je suis arrivé chez les goguettiers
J’aurais voulu devenir quelqu’un d’engagé
Mais je ne luttais, je ne militais pas et n’avais aucun combat
Comment choisir une bonne cause, je n’sais pas
Pour ou contre les trottinettes
Quel casse tête, quel casse tête
Je n’sais pas choisir de camp
C’est navrant, c’est navrant
Gilet jaune ou bonnet rouge
Rien n’me bouge, rien n’me bouge
Plutôt fromage ou dessert
Là je sens que je me perds
Faut-il dire chocolatine
J’m’en tartine, j’m’en tartine
Hélas tous les grands combats
Vont passer à côté de moi
Heure d’été ou heure d’hiver
Rien à faire, rien à faire
Faut-il cloner Mbappé
Je n’en ai aucune idée
Aucune idée

Et même quand je trouve une lutte qui me tient à cœur
Qu’j’m’apprête à m’y consacrer, y passer des heures
Bien, je n’sais pas y faire, je choisis très mal et jette mon dévolu
Sur des causes, qui semble-t-il, sont perdues
La Vendée indépendante
On est trente, on est trente
La cagnotte pour Benalla
Ca prend pas, ça prend pas
Faire abolir france culture
Pas d’signatures, pas d’signatures
Pour faire des goguettes réac
Y’a que moi qui ait la niaque
Faire assassiner Godard
C’est trop tard, c’est trop tard
Faire revenir Sarko
On me dit que c’est trop tôt
Pour défendre les chinois
Y’a que moi, y’a que moi
J’veux boucher l’trou d’la sécu
On m’dit qu’c’est une cause perdue
Une cause perdue

Et puis, j’ai enfin compris, j’suis rentré dans le rang
Sur toute l’actualité j’ai choisi un camp
Rien ne m’arrêtera j’ai un avis sur tout et je suis sans complexe
Je lutte, même si cela vous laisse tout perplexe
Je suis contre le cancer
Sauf pour Drucker, sauf pour Drucker
Je suis contre les gamins
Sauf les miens, sauf les miens
J’suis à fond pour les végés
Et l’magret, et l’magret
Contre le travail le dimanche
Mais surtout contre le dimanche
J’suis pour les trottinettes vertes
Contre les rouges, contre les rouges
Je suis très très zénervé
Alors surtout v’nez pas m’faire chier
J’suis contre les gens engagés
Par l’armée, par l’armée
Putain j’dois dire que c’est bon
D’avoir de vraies convictions
Putain j’dois dire que c’est bon
D’avoir de vraies convictions
Putain j’dois dire que c’est bon
D’avoir de vraies convictions, des convictions, des convictions

______________ Août 2019 ____________

Goguette de Jean-Michel
Sur l’air de « Et moi et moi et moi »
paroles de Jacques Lanzmann, interprété par Jacques Dutronc,

Brève du 3 août 2019 sur Fr 3 Occitanie :
« Triste nouvelle pour la biodiversité : il n’y plus de pie-grièche à poitrine rose en France. Le dernier couple, qui vivait dans l’Hérault, n’a pas réussi à se reproduire et a disparu. »

Un million d’espèces en danger
Et moi et moi et moi
Je fais un chèque à trois zéros
C’est déductible des impôts
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

Le réchauffement climatique
Et moi, et moi, et moi
Ça me rend grave épileptique
Heureusement j’ai la clim’ Gla-Gla
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

8 millions 8 de pauvres en France
Et moi et moi et moi
J’ai toujours une p’tite pièce sur moi
Faut pas être sourd à la souffrance
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

2500 migrants noyés
Depuis le dernier mois d’janvier
Et moi et moi et moi
Beau fixe en Méditerranée
Je m’suis payé un pti’t voilier
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

Un bon million de Rohingyas
Parqués derrière des barbelés
C’est la dèche au Bengla
Et moi, et moi, et moi
Ni dysentrie ni choléra
Aucun problème quand j’fais caca
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

Enfants ouïghours endoctrinés
Dans des camps bien concentrés
Chiffres non communiqués
Et moi, et moi, et moi
J’ai pas pu finir ma purée
J’ai même écrit au député
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

Ça glyphosate Ça pesticide
Toutes les abeilles gauchoïsées
Et les ours dégla-glaçonnés
Faut que je signe la pétition
Pour pas passer pour l’roi des cons
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

Bientôt le Gange pipi de chat
Ainsi fond fond l’Himalaya
L’Amazonie déforestée
Et les Indiens Bolsonarés
Les Thibétains écrabouillés
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

Et les humains décérébrés

J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie

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Anères au mois d’août
Goguette de Pascale M sur l’air de « Les gens qui doutent »
d’Anne Sylvestre

Tous les ans au mois d’Août
Et sans l’ombre d’un doute
On aime se retrouver
Au café du village
Situé dans les parages
De nos chères Pyrénées
On y chante à tue-tête
L’hymne de la goguette
Et surtout tous en chœur
Ceux qui montent sur scène
Se donnent beaucoup de peine
Pour nous ouvrir le cœur

J’aime leurs petites chansons
Qui me donnent plein de frissons

Il y a les Toulousains
Qui viennent en voisins
Orphelins de Tamère
Ils ont trouvé depuis
Un joli petit nid
C’est à l’itinéraire
Et puis les Parisiens
Qui viennent de plus loin
Prendre Anères de goguette
Et tous les musiciens
Sans qui on n’pourrait rien
Surtout pas faire la fête

J’aime leurs petites chansons
Qui me donnent plein de frissons

On peut y voir des ch’tis
Perdus dans le midi
Mais heureux d’être là
Après trois picons-bières
A la flûte traversière
Entonner l’Estaca
Certains sont arrivés
Ont pris juste un café
Et se sont installés
N’ont pas pu repartir
Et se sont vu sourire
A l’idée de rester

Chanter des petites chansons
Et ressentir plein de frissons

Nos talents en commun
Y a toujours quelques-uns
Qui savent nous régaler
Et c’est bien nécessaire
Qu’il y ait des volontaires
Qui vident les cabinets
Et dans la bonne humeur
Passent passent les heures
Ensemble on se réjouit
Et même à la vaisselle
On peut rencontrer celle
A qui toute la nuit

On donnera plein de frissons
En chantant une petite chanson

Quand arrive la fin Août
Faut reprendre la route
On aimerait rester
Mais on a le cœur plein
D’amour, de petits riens
Pour tenir toute l’année
On n’oublie pas l’cochon
On lui donne du pognon
Pour que l’année prochaine
On puisse encore une fois
Au beau pays nestois
Fredonner nos rengaines

Et le 22 du mois
On se dit chaque fois
Ah c’qu’on est bien là-bas…

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Je suis nullipare
Goguette de Charlotte sur l’air de « Je suis malade »
de Serge Lama

J’peux encore rêver j’peux encore fumer
Multiplier les histoires
Je suis bien sans toi, j’me sens libre sans toi
Je n’ai pas besoin de toi pour exister

Je peux vivre ma vie comme j’en ai envie
Personne pour m’casser les pieds
J’suis pas fatiguée, j’dors comme un bébé
Et j’suis ravie d’pas en avoir un dans l’entonnoir

J’suis nullipare, complètement nullipare
C’est pas parce que j’ai pas eu d’gosses
Que j’suis nulle et que mon avenir ne va nulle part

J’suis nullipare, parfaitement nullipare
C’est pas parce que j’ai pas pondu
Que j’suis nulle et que j’suis perdue
Et que j’vais finir à la rue, et sans amis

Je n’ai pas connu les coups d’pieds dans l’bide
Les insomnies et les cris
Qui me rendraient folle, je s’rais obligée
De te t’envoyer balader par d’ssus l’balcon

Je n’ai pas connu les métros bondés
Ou personne voit qu’t’es en cloque
Et les vergetures dont ton mec se moque
Et qui vont rester pour une éternité

J’suis nullipare, complètement nullipare
Mon périnée est protégé
Et je risque moins de choper l’cancer du col

J’suis nullipare, parfaitement nullipare
Pas besoin de perdre vingt kilos
Et de faire des séries d’abdos
Et de m’priver pour pas les reprendre aussitôt

J’peux encore sortir et me faire plaisir
Et rentrer à l’heure qui m’plait
Je n’ai pas besoin de me torturer
A me traire comme une vache qui n’a pas d’lait

Jamais eu d’crevasses j’trouve ça dégueulasse
J’préfère encore les biberons
Qu’il faut préparer quatre fois par journée
Mais que tu refuserais p’t être d’avaler

J’suis nullipare, complètement nullipare
C’est pas parce que j’ai pas eu d’gosses
Que j’suis nulle et que mon avenir ne va nulle part

J’suis nullipare, c’est ça j’suis nullipare
C’est pas parce que j’ai pas pondu
Que j’suis nulle et que j’suis foutue
Et j’ai le corps complètement nullipare
Dénué de toutes sortes de tares, j’suis nullipare

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Pisser dans la rue
Goguettes de Charlotte sur l’air de « Pissing in a river »
de Patti Smith

J’aime pisser dans la rue, j’trouve ça rock’n roll
L’cul entre deux bagnoles, ça m’fait marrer c’est drôle
Même si y a des gens qui passent, que veux tu qu’ça m’fasse
Il faut que j’assouvisse cette envie de pisse

Comme, comme, comme, comme j’aime, comme j’aime pisser dans la rue
Comme j’aime pisser dans la rue

Pas b’soin d’faire la queue aux chiottes du bar
Braqués sur moi les yeux de tous ces zonards
C’est bien plus pratique et bien plus ludique
De chercher le lieu qui me va le mieux

Comme, comme, comme, comme j’aime, comme j’aime pisser dans la rue
Comme j’aime pisser dans la rue

Pour pisser dans la rue, y a pas mieux qu’la jupe
Y a qu’à la soulever, en deux minutes c’est fait
Qu’est ce que j’aime uriner, sans ruiner la rue
Quand je pisse c’est pas sale, et y a pas de mal

Pas b’soin de pq pour m’essuyer,
J’ai ma bouteille d’eau pour m’laver
J’degueulasse pas le trottoir de papier
Et ma pisse de sent pas mauvais

Si jamais y a un flic qui m’arrête
J’men fous j’lui pisse sur la tête
T’auras pas mes 68 balles
Vive mai 68, pissons sur la dalle

Moi j’aime pisser, j’aime pisser dans la rue
Et j’me fous que les passants voient mon cul
Moi j’aime pisser, j’aime pisser dans la rue
Et j’me fous que les passants voient mon cul

Oh j’aime pisser dans la rue

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Con de Macron
Goguette de  Charlotte sur l’air de « Laisse béton »
de Renaud

Il est bientôt sept heures et quart
Je traine dans mon plumard
Aujourd’hui je veux pas bosser
De toute façon on est baisés
Je m’prépare un café bien noir
Sur fond de l’info dérisoire

Eh Macron, ta voix, elle est trop bidon

C’est pas la peine de m’endormir
Je suis déjà bien réveillée
Tu me donnes envie de vomir
Tu vas gâcher mon pti déj’ner
Si j’continue d’écouter………. tes sermons
J’me bouche les écoutilles
Tu nous prends pour des cons
Discours de pacotille
J’préfère couper le son

Il est l’heure d’aller au boulot
Je sors du garage en bagnole
Et qui j’entends à la radio
Encore ce putain de guignol
Ça va m’retourner la cervelle
Si j’écoute ce polichinelle

Quand j’t’entends Macron, j’ai envie de baston

Moi j’aimerais bien t’voir t’étouffer
Avec ton père dodu surg’lé
Comme le Bush avec son bretzel
Et découper à l’opinel
Ta langue de bois de pt’i con
Et la j’ter….. aux cochons
Si tu dev’nais muet
Tu s’rais bien emmerdé
Et tu serais contraint
D’parler avec les mains

Il est bientôt dix heure et quart
Je sors fumer ma cigarette
Quand surgit mon collègue Bernard
Qui m’regarde avec son air bête
Y’m demande c’que j’pense de Macron
J’lui dis qu’il nous prend pour des cons

Y’m’a d’mandé mon avis, alors j’lui dis

Il va encore s’payer notre tête
Avec sa réforme des retraites
Avec sa belle retraite à points
On est cuits à point c’est certain
Pourquoi continuer d’bosser…..comme des cons

Y’m lance un regard noir
Et tourne les talons
J’ai vexé le Bernard
Avec mes opinions

Pour clôturer cette chanson
Je dirais deux mots à Macron
Moi tu vas pas m’faire trimer
Jusqu’à 75 balais
Avec mon déambulateur
En comptant mes dernières heures
Moi je veux profiter de la vie
Sans te donner mon préavis

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La voisine du d’ssus
Goguette de  Charlotte sur l’air des « Copains d’abord »
de Georges Brassens

Non ce n’était pas un cadeau, d’avoir cette voisine juste en haut,
Cette voisine juste en haut d’ma tête, juste en haut d’ma tête
Elle aménagea un sam’di et j’men souviendrai tout’ ma vie
De cette pich’ qui faisait chichois juste en haut d’chez moi

La première nuit fut raisonnable par rapport aux nuits qui ont suivis
Quand elle passa l’aspirateur à toutes les heures
Mais les pires nuits de ma vie, c’est quand elle se mettait au lit
Et qu’elle criait « oh oui encore » de plus en plus fort

Une nuit je fus réveillée par la sonnerie de l’interphone
Et bien c’était cette petit’ conne, cette petite conne
Elle avait oublié ses clés et n’trouva pas mieux que d’sonner
Chez sa brave voisine du d’ssous, brave voisine du d’ssous

Ses amants je vis défiler autant la nuit que la journée
Elle leur montrait son jeu de clés pour les aganter
Leur disait que sa garçonnière n’était pas loin du bar à bières
Et qu’elle n’était pas adepte des bonnes manières

Un jour elle frappa chez moi et m’demanda si elle pouvait
Utiliser mes cabinets, oui mes cabinets
Car elle avait peur que l’odeur ne vienne perturber le quart d’heure
Du goulamas qu’elle invita pour une première passe

Apres trois années d’insomnies et plusieurs arrêts maladie
Je décidai enfin d’agir pour la faire fuir
Assez rousigué mon moral, cette agace-cul à cheval
Assez supporté ce pastis, j’vais montrer mes vices

Par chance je fus épargnée d’avoir à commettre un péché
Il suffit de penser très fort pour jeter le sort
Elle toucha le septième ciel et cet orgasme criminel
Fut si fort qu’elle m’emmerda pour la dernière fois

___________ Il y a longtemps ___________

J’ai la mémoire qui flanche
Goguette de Michelle Sol sur l’air de « J’ai la mémoire qui flanche »
écrite et composée par Serge Rezvani et interprétée par Jeanne Moreau,

J’ai la mémoire qui flanche
Je m’souviens plus très bien
De l’homme qui me prit par les hanches
Et d’c’que faisaient ses mains
Etait-ce ici ? Etait-ce là ? Etait ici ou là ?
Avait-il faim ? Avait-il froid ?
Avais-je tout mon sang froid…

C’était sûrement dimanche
Mais pas sous un sapin
Encore le souvenir des branches
Qui me caressaient les seins
Qu’avait-il fait ? Je ne sais quoi
Avait-il dit pourquoi ?
Toujours est–il que, par magie,
Je m’retrouvais sous lui

J’ai la tête qui calanche
Les détails sont bien loin
Mais ça n’était pas à Avranches
Ni à Romorantin
Etait-il gris ? Etait-il noir ? Sentait-il le parloir ?
D’où venait-il ? Où courait-il ?
Ca m’était bien égal

Vous voulez que j’m’épanche
Que j’me torde les mains
J’peux pas êtr’plus franche
Et tant pis pour demain
On s’est quitté, les yeux brillants, comment s’est on quitté ?
J’ai pas idée, monsieur l’agent,
De son identité

J’ai la mémoire qui flanche
Et ça m’arrange bien
Manière de prendre ma revanche
Sur les petits malins
Oui, vous pouvez, si vous l’voulez
Vous pouvez m’arrêter
Voici mes mains et mes poignets
Tendez vos bracelets

J’ai la mémoire qui flanche…..

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